Albert LAPEYRE (Corrida / gestion des déchets): textes et interventions en séance de la Communauté Marseille-Provence-Métropole

 
 
Intervention d'Albert LAPEYRE
Conseiller Communautaire de Marseille Provence Métropole
Conseiller du 3éme secteur de Marseille
(extriaits de la séance plénière)



Monsieur le Président, Chers Collègues,

C’est sur Le thème de la protection animale que je souhaite aussi intervenir Monsieur le Président pour attirer votre attention et celle de mes collègues, sur la volonté du lobby taurin de faire construire des arènes à Marseille pour réintroduire la corrida.

Depuis plusieurs mois, une association, qui n’est en fait que l’émanation d’un club taurin Paul Ricard, diffuse discrètement un appel pour la construction d’arènes à Marseille.

Pour réaliser ce funeste projet, elle s’appuie sur l’alinéa 3 de l’article 521-1 du code pénal qui stipule que les dispositions qui condamnent à des peines d’emprisonnement et à de fortes amendes toute personne qui exercerait des sévices graves ou des actes de cruauté envers un animal ne sont pas applicables aux corridas lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée.

Cette association essaye de créer à Marseille et sur le territoire de notre collectivité une fausse tradition en proposant des spectacles tauromachiques.

Marseille et les 17 autres communes de notre Communauté Urbaine n’ont aucune tradition tauromachique.

Nos concitoyens, dans leur grande majorité, sont opposés à la corrida et comment ne pas les comprendre !
Nul n’ignore plus que la souffrance physique est toujours la souffrance quelque soit l’être sur qui elle se porte.
Le Professeur Théodore MONOD disait : « Face à la souffrance humaine ou animale, le cœur et la compassion ne se divisent pas.

En effet, comment rester insensibles face aux tortures infligées sciemment au taureau à l’arme blanche jusqu’à ce que la mort mette fin à cette attraction dédiée au plaisir de voir souffrir et mourir.
Comment peut-on en conscience tolérer qu’au début du 21éme siècle, l’on puisse, pour le plaisir d’un divertissement, faire souffrir et tuer un animal ?
Le lobby taurin invoque les traditions culturelles et les avantages économiques pour imposer à certaines collectivités ces pratiques barbares héritées des temps passés.

La culture est une valeur fondamentale qui s’est toujours opposée à la violence et à la cruauté.

Même si l’on ne peut mettre au même niveau un intérêt économique et une valeur humaniste, il est faux de prétendre que l’interdiction des corridas pourrait mettre un frein au développement touristique des régions où elles se pratiquent.

Au contraire, les corridas sont de plus en plus rejetées et nuisent au tourisme. De nombreuses organisations de tourisme commencent à boycotter les villes taurines.

Par ailleurs, sur le plan pédagogique la corrida fait perdre tout repère à l’enfant. Amener un enfant à un tel spectacle, peut exalter ses passions nocives et ne lui inculque que des comportements négatifs contraires aux valeurs humanistes.

Une tradition ancienne doit-elle transgresser l’éthique et les valeurs humanistes actuelles que l’on doit transmettre à nos enfants ?

Monsieur le Président, en votre qualité de Maire de Marseille, vous avez déjà signé un arrêté municipal en octobre 2005 lors de la dernière Fiesta des Suds pour interdire un spectacle tauromachique et je tiens à saluer votre courage et votre sagesse.

Pour l’avenir, il est nécessaire d’aller plus loin et je vous propose :

Tout d’abord d’attribuer toute subvention communautaire aux organisateurs de la Fiesta des Suds ou à d’ autres organisateurs à condition qu’ils ne présentent pas de spectacles tauromachiques.

Ensuite, de voter comme nos collègues espagnols élus de 14 villes de Catalogne, dont Barcelone une motion déclarant notre territoire communautaire : Territoire Anti-Corrida.


Monsieur le Président, Chers Collègues, ayons le courage de bousculer ces pratiques d’un autre âge et prenons ensemble, en dehors de tout clivage politique, une position claire qui honorerait notre collectivité.


Je vous remercie,
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Séance publique du 28 juin 2010 à la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole :


Intervention d’Albert LAPEYRE
Conseiller Communautaire MPM
Conseiller du 3éme secteur de Marseille

Sur le rapport 57,
AGER 015-28/06/10 CC
Approbation du principe de conventionnement avec l‘ADEME pour la mise en œuvre d‘un Programme Local de Prévention des Déchets.



Monsieur le Président, Chers Collègues,

Le rapport qui nous est soumis aujourd’hui concerne l’approbation du principe de conventionnement avec l’Ademe pour la mise en œuvre d’un programme local de prévention des déchets au sein de la communauté urbaine.

L’Etat a confié à l’Ademe une mission d’opérateur public qui apporte un soutien technique et financier aux collectivités locales qui mettront en œuvre des programmes locaux de prévention des déchets.
Il est bon de savoir que sur le plan national, l’enveloppe budgétaire allouée à l’Ademe et consacrée à l’ opération d’aide aux collectivités passera de 55 M d’euros en 2008 à 259 M d’euros en 2011.

Le programme concernant notre collectivité ne fait que reprendre et surtout vise à mettre en œuvre les engagements du grenelle de l’environnement mis en place par le gouvernement.

Ce programme local qui est la déclinaison du plan d’action gouvernemental pour améliorer la gestion des déchets a été inspiré du rapport qui vous a été remis Monsieur le Président, par la commission «réduction des déchets à la source- tri sélectif».
Cette commission, présidée par Monsieur Jean Viard et composée de membres représentant les différents groupes politiques de notre assemblée ainsi que des personnalités qualifiées, a bien travaillé.

La commission a défini deux axes stratégiques majeurs qui sont repris dans le plan local des déchets négocié avec l’Ademe.
- le premier consiste à réduire de 7% par habitant la production des déchets ménagers et assimilés sur 5 ans.
Pour bien avoir conscience de l’importance et de l’ampleur de la tâche qui nous attend pour atteindre cet objectif ambitieux, je vous rappelle que la production des déchets sur notre territoire n’a diminué que de 0,12% pour la période 2008-2009.

- Le second vise à augmenter le recyclage matière et organique en pratiquant le tri sélectif pour atteindre une valorisation de 35% en 2012 puis de 45% en 2015 des déchets.

Pour atteindre ces objectifs, la sensibilisation, l’information, la communication, la prise de conscience doivent être mis en évidence auprès de la population de notre territoire.

Mais cela ne suffira pas, il faut aussi accompagner, motiver et inciter nos concitoyens à adopter des comportements plus vertueux en matière de réduction des déchets à la source et en matière de tri sélectif.

Il ne faut surtout pas les décourager et les éloigner de la pratique du tri sélectif qui est le fer de lance de notre nouveau rapport à l’environnement.
Non seulement la collecte sélective se rapporte directement à la question du traitement des déchets et de leur avenir, mais elle influence indirectement notre conception de la propreté.

Malheureusement et au vu du rapport annuel de 2009 sur la qualité du service public d’élimination des déchets ménagers, force est de constater que les moyens mis à la disposition de nos concitoyens ne répondent pas à leur volonté de participer activement à la gestion des déchets ménagers.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et il est important de les communiquer pour illustrer mes propos.
- En matière de collecte en porte à porte, notre collectivité a collecté en 2009, 12 249 tonnes de déchets et en 2008, 12 953 tonnes, soit une diminution de plus de 5 %.
- En matière de collecte sélective par les colonnes d’apport volontaire, MPM est équipée au total de 4 161 colonnes et ces équipements indispensables au bon tri ne progressent que très légèrement.
- Les chiffres sont encore plus mauvais lorsqu’on aborde la collecte des emballages ou du papier en points d’apports volontaires. On constate des diminutions de tonnes collectées de 28% pour les emballages et de 8 % pour le papier.

Pourtant avec la collecte sélective, c’est la qualité de vie du quotidien des habitants qui est privilégiée, c’est notre environnement qui est préservé et ce sont les exigences de santé publique qui sont respectées.

Lors de la séance plénière du 19 février 2009, je vous demandais à l’époque si vous étiez décidés à augmenter de façon significative les colonnes d’apport volontaire sur notre territoire et quels moyens vous souhaitiez consacrer au développement de la collecte en porte à porte qui récupère une sélection de produits recyclables au premier rang desquels les emballages.

A ces questions concrètes nous n’avons pas eu de réponses et permettez moi donc Monsieur le Président, de renouveler les mêmes questions concernant le programme local de prévention des déchets négocié avec l’Ademe.


Vous le savez, Monsieur le Président, ce programme local induira un besoin en financement conséquent de la part de notre collectivité car nous avons une obligation de résultat vis à vis de l’Ademe pour obtenir leur soutien de 800 000 € par an et que si nous n’atteignons pas les objectifs fixés dans le programme nous ne bénéficierons pas de ce soutien financier.

Dès lors, Monsieur le Président, quels seront les moyens budgétaires que vous comptez mettre en œuvre et notamment en matière de collecte sélective pour atteindre les objectifs fixés par l’Ademe?

Notre groupe soutiendra toutes initiatives qui permettra à notre collectivité de mener une politique de gestion des déchets modernisé et qui s’appuie sur :
- la réduction du volume des déchets
- le développement du tri sélectif, du recyclage et de la valorisation
- le respect de l’environnement et de la santé

Et c’est dans cet esprit et en attendant des réponses à nos différentes questions que notre groupe votera le rapport présenté.

Je vous remercie,



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